Plantes aromatiques


Basilic

Le semis est facile, si on respecte quelques précautions. Il se fait en février/mars, en pots ou caissette. Les graines étant petites, on les ‘saupoudre’ (comme du sel) sur le substrat de sorte à bien répartir les graines, et on recouvre finement de terre avec un tamis. Attention, Il y beaucoup de graines dans un sachet du commerce, pas besoin de tout utiliser, un sachet tient plusieurs années en comptant 30 plants pas an. Gardez au chaud (dans la cuisine à 20°C dans mon cas), et arrosez juste assez pour garder le substrat humide. Pas besoin de beaucoup de lumière. La levée est assez rapide, moins d’une semaine. Une fois levée, mettez à la lumière, toujours au chaud, mais réduire l’arrosage de telle manière que le substrat sèche entre deux arrosages. Le basilic est très sensible à la fonte des semis, il est important que l’environnement ne soit pas trop humide et froid. Si un commencement de fonte se produit, arrêtez l’arrosage, et gardez au chaud et sec. Je mets mes semis dans la véranda non chauffée, où la température peut descendre à 10°C la nuit, et je constate assez souvent un début de fonte ; dans ce cas je les rentre la nuit dans la cuisine. Maintenant ce n’est pas si grave, si on compte 100 graines semées, 50 graines levées, et 50% de perte due à la fonte, il reste quand même 25 plants potentiels.

Repiquez en godets quand les plantules ont 2 vraies belles feuilles. Et plantez en extérieur quand le risque de gel est passé dans un endroit ensoleillé. L’arrosage doit être régulier, mais attendre que la terre sèche avant l’arrosage suivant.

Si le repiquage vous fait peur, on peut semer en godet directement. Mettez quelques graines par godet, qui seront éclaircies quand les plants sont assez grands.

La basilic peut se garder en pot, mais attention il est gourmand, utilisez un pot assez grand avec une terre riche. Si il devient pale avec de petites feuilles cela veut dire qu’il n’a plus rien à manger !

Les graines se récoltent en automne pour la saison suivante.


Bourrache

La bourrache est une très jolie plante, qui peut fleurir ici très longtemps, même pendant un hiver doux. Elle se ressème abondamment, mais peut être facilement contrôlée. Les plants sont assez gros (60cm x 60cm), il faut lui laisser de la place. Dans notre jardin elle sert surtout en décoration, on a essayé une recette de soupe à la bourrache, mais cela ne nous a pas convaincu.

Bourrache au début du printemps


Ciboule

Plante vivace comme la ciboulette, mais en plus gros. Elle peut se ressemer spontanément.

Ciboule en fleurs

Ciboulette

L’obtention de plants à partir de semis est assez long (3-4 mois au moins) mais le semis est très simple et permet d’obtenir facilement un nombre important de plants. Donc si vous consommez beaucoup de ciboulette, essayez le semis. Semez en février/mars en caissette ou en gros pot. On ‘saupoudre’ les graines sur le substrat comme on le ferait pour du gazon, on recouvre finement de terre avec un tamis, et on tasse. On peut garder les semis dans un endroit hors gel modérément chaud (châssis froid, ou dans mon cas la véranda). La levée se fait dans les deux semaines, cela dépend de la température, avec un substrat toujours humide. Une fois levée, l’arrosage est modéré, on laisse sécher la terre entre les arrosages. Après quelques mois on obtient une espèce de gazon dans la caissette, prêt à être planté.

Pour planter, découper au couteau le ‘gazon’ en mottes de 5x5cm environ, et planter ! Si tout se passe bien, avec un semis homogène, chaque motte a entre 10 et 20 bulbes de ciboulette. Encore 2 mois et on peut commencer à récolter.

J’ai énormément de difficulté à garder les plants en fin d’été/automne, qui ont une tendance à pourrir. Lourdeur du sol, trop d’arrosage, 50% des plants meurent ; les plants en pot par contre ne présentent pas de problème. Pour être sûre d’en avoir l’année suivante je garde toujours à l’intérieur un plant en pot pendant l’hiver. Au printemps, quand le plant reprend sa croissance, je divise la motte et plante les divisions en pleine terre, ce qui permet d’avoir une récolte précoce si les plants qui ont passé l’hiver dehors n’ont pas survécu.

Pour résumer : la première année, commencez par un semis ; les années suivantes, division de plants de l’année précédente si il y en a, et/ou semis si nécessaire.

La ciboulette en fleurs

Citronnelle

La citronnelle (Cymbopogon citratus) pousse très bien en été dans notre région, mais peut ne pas résister au froid et à humidité du sol en hiver. J’ai vu des plants résister à un hiver doux en pleine terre, mais dépérir pendant un hiver trop froid et humide. Le mieux est de ne pas prendre de risque et de toujours garder plusieurs plants en pot en hiver.

Éviter d’acheter les plants en vente en pépinière, ils sont petits et hors de prix. En février achetez les ‘bulbes’ frais dans une épicerie asiatique (2 ou 3 pour 1 Euro), et les bouturer en les mettant dans un verre d’eau pour faire prendre racine. Après un mois on peut les mettre en pot. (on peut aussi les bouturer directement dans un pot avec du terreau).

Le bulbe commence à faire des racines

En mai plantez en pleine terre, à un emplacement très ensoleillé, et arrosez normalement. En automne un beau plant peut atteindre 1m de haut pour 1m de large. Fin octobre/début novembre, avant les premières gelées, déterrez les plants et séparez les bulbes (attention, c’est assez dur pour les grands plants). Gardez 2 ou 3 plus beaux ‘assemblages’ de 2 ou 3 bulbes avec de belles racines pour replanter l’année suivante.

Pour le reste des bulbes coupez les racines, les longues feuilles, nettoyez, et gardez au congélateur pour être utilisés en cuisine pendant l’année. Les plants de l’année suivante peuvent passer l’hiver dans un endroit hors gel ; il faut ne pas trop les arroser, en gardant la terre sèche entre les arrosages. Ils seront prêts à planter en mai.

Un plan de citronnelle prêt pour la récolte, plutôt petit cette année.
Les bulbes séparés, avec les 3 à droite pour replanter l’année prochaine

Le plant, une fois déterré
Les bulbes nettoyés ; et 3 plants pour l’année prochaine

Notes: l’humidité tue les plants plus facilement que le froid. Les racines pourrissent facilement. On peut les garder en été en pot, mais les plants sont très gourmands, et les racines denses et profondes, donc choisir un pot assez gros, au moins 50cm de diamètre.


Coriandre

A semer en pleine terre début automne ou fin hiver. Elle ne supporte pas les chaleurs de l’été, on la récolte jusqu’en juin. Elle se ressème spontanément si elle en a l’humeur !

Du coriandre dans un fouillis de pied d’alouette !


Estragon

Nous avons découvert cette herbe aromatique assez tardivement, mais maintenant nous sommes devenus des inconditionnels. Si on pouvait en mettre partout en cuisine on le ferait avec plaisir. Son goût ressemble à celui de l’anis avec un coté très doux (sucré).

Je ne pense pas que l’estragon se plaise beaucoup dans notre région. Les plants donnent une récolte correcte au printemps, mais ils semblent souffrir en été, deviennent chétifs, peut être par manque d’eau ou trop de chaleur. Pour l’instant ils résistent en pleine terre aux hivers doux (-5°C), mais ils n’ont pas encore été soumis à un hiver rude. Je garde toujours un pied en pot au cas où les plants en terre meurent.

Il se reproduit facilement par division des pieds au printemps.

Estragon en pot


Hysope

L’hysope est surtout cultivée dans notre jardin pour son coté décoratif. Elle offre un belle floraison bleue en fin de printemps. Elle n’aime pas les sols lourds et humides, donc à planter en butte. L’arrosage est minimal, exposition ensoleillée. Les semis d’hysope sont faciles à réaliser en automne, pour une plantation au printemps suivant.

Hysope en début d’été, semée en septembre et plantée en mars

Menthe

Comme tout le monde doit déjà savoir, la menthe (plus précisément la menthe verte dans mon cas) est envahissante, et on recommande de la planter dans un pot sans fond enterré. J’ai essayé, et les problèmes de cette méthode sont que :

  • si on ne fait pas attention elle arrive toujours à passer un stolon au dessus du bord du pot et à se propager.
  • La menthe étant gourmande, après quelques années elle dépérit dans son pot, et doit être replantée.

Donc dans notre jardin je pratique la méthode de la ‘menthe libre’ (ou coureuse, ou baladeuse…), c’est à dire que je la laisse se propager où elle veut dans la plate-bande où elle a été plantée. Chaque année, lors du nettoyage de printemps, j’arrache les pousses de menthe là où elles me dérangent, et laisse celles qui me conviennent. Bien sur on n’arrache toujours pas tout, et la menthe revient, mais ce n’est pas gênant si les repousses sont discrètes. En fait ce n’est pas plus de travail que le désherbage régulier de la plate-bande. Les avantages :

  • la plante va naturellement se mettre là où les conditions de croissance sont les meilleures pour elle (un peu plus/moins d’ombre, plus/moins près de l’arroseur…).
  • elle trouve sa nourriture toute seule.

Bien sur il faut accepter d’avoir de la menthe baladeuse, ce qui peut être acceptable dans un jardin de curé mais pas toléré dans un jardin formel. Une question de goût.

La menthe baladeuse, derrière un massif de thym serpolet


Origan

Plant donné par une amie, dont on se sert peu en cuisine, mais qui fait un bon couvre sol avec une jolie floraison. Comme le thym il s’étale d’année en année.

Origan (enfin, j’espère)


Romarin

Le romarin est un arbuste de 1.5m à 2m de haut. Feuillage persistant, floraison fin hiver, il est très décoratif. La variété que nous avons a les feuilles d’un vert brillant et une hauteur plus importante que le romarin des garrigues provençales. Tous sols, pas d’arrosage, une taille d’entretien après la floraison. Une plante sans souci. Vu sa taille il vaut mieux le planter en bordure d’un jardin aromatique.

Romarin en fleurs début mars


Sauge officinale

Bien que plante aromatique, nous l’utilisons surtout comme ornementale. La floraison bleue est très décorative, l’arrosage modéré, plein soleil, tous sols. Si il se plaît un plant peut s’étaler jusqu’à 1m, il faut prévoir de la place quand on le plante. Pour la propager, les pieds se divisent facilement.


Thym

Probablement du Thymus vulgaris, au feuillage grisâtre. Arrosage minimal, un excès d’eau peut lui être fatal. Dans notre sol lourd il est gardé en hauteur. On le taille régulièrement pour lui garder sa forme (et pour nos besoins en cuisine).


Verveine citronnelle, un exemple de la rusticité des plantes

La verveine citronnelle pousse très bien dans notre région. Les données récoltées sur Internet sur la rusticité de la plante sont très variées, allant de -5 à -18, avec une moyenne à -8. Ici les 5 plants du jardin ont résisté à -12 en février 2012, pendant une semaine où les températures n’ont pas dépassé 0°C, même en journée. Ma conclusion personnelle est que si le sol ne gèle pas, ou très peu (< 1cm), la souche est préservée et la plante repartira. Le sol ici est lourd, et cela n’a pas affecté les plantes.

La verveine après le gel

Il y a 5 plants dans le jardin, tous plantés dans des endroits très ensoleillés. On peut ne pas les arroser mais les plants non arrosés donnent des feuilles plus petites, et ont une taille plus restreinte (1m). Un plant qui est modérément arrosé donne de plus belles feuilles et peut atteindre 2m de haut. Quand les fortes gelés arrivent les feuilles commencent à tomber, il faut les récolter avant, en octobre/novembre. Les plants reprennent à la fin du printemps ; en fait ils font partie des plantes les plus tardives à reprendre, on pense même que les plants n’ont pas passé l’hiver. Mais ils sont juste un peu lents à se réveiller. Les plants sont rabattus en mars à 30 cm du sol.

La verveine se bouture, soit avec du bois sec en mars, soit avec du bois aoûté en septembre. Mes taux de réussite pour les deux méthodes sont plutôt faibles (25%) mais ça marche.